"caprices"

Combien de fois peut-on entendre "Arrêtes tes caprices" ou "il est bien capricieux celui-là", ou encore dire soit-même "elle fait beaucoup de caprices en ce moment"...

Mais qu'appelle-t-on réellement un caprice chez un petit enfant ? Est-ce vraiment comparable aux "caprices" des adultes (car oui, cela n'est pas fini à cet âge-là, bien au contraire...) ?
Après mûre réflexion, il y a une nuance de taille à faire ! Généralement, on parle de caprice dès qu'un petit se met à râler, voire hurler ou pleurer quand quelque chose lui est refusé, pour un motif légitime ou non, d'ailleurs.

J'ai plaisir à rappeler que les moyens d'expression des enfants sont limités, contrairement aux nôtres : ils ne parlent pas, ou pas très bien, ne savent pas mettre en mots leurs émotions avant d'avoir acquis une certaine maturité. Ils s'expriment donc en premier lieu par les pleurs, les cris, gazouillements, gestes, etc...

Comme ils vont sourire ou rire lorsqu'ils sont contents, ils vont réagir, comme ils le peuvent en cas de frustration, souvent par les pleurs, les cris, parfois en se roulant par terre, et ce, très jeunes.

C'est ce que l'on appelle communément un caprice. Il s'agit pourtant d'un abus de langage si l'on se réfère aux définitions du dictionnaire : "Désir, exigence soudains et irréfléchis". Il ne s'agit pas d'un tel cas chez l'enfant, qui exprime alors uniquement sa frustration d'être dans une situation qui ne lui convient pas.

Partant alors du principe légendaire selon lequel les enfants sont manipulateurs, on pense tout à coup que celui-ci crie, hurle et pleure afin que l'on cède à ses exigences... Pourtant il n'en est rien... Il s'exprime juste comme il en est capable, car c'est bien de capacité d'expression dont il s'agit !

Adulte encore, il est parfois bien difficile d'identifier les faits qui nous provoquent des frustrations au quotidien, et parfois encore plus dur de contenir ces frustrations ou de les exprimer. Comment peut-on alors demander à un petit être en apprentissage du langage de réagir comme un adulte n'arrive parfois pas à le faire...

Ce mécanisme étant assimilé, il est ainsi beaucoup plus facile de garder son calme et d'accepter les manifestations douloureuses pour nos oreilles de nos rejetons... Et prendre son mal en patience en acceptant d'écouter son enfant exprimer ses émotions... C'est si précieux !


A l'origine de cette petite réflexion "moraliste" (lol) :

http://www.lenfantetlavie.fr/rubriques-du-journal/construire-la-paix-en-famille/caprice-c-est-fini